MARION BALAC
Les œuvres
I. Sendai Daikannon, Sendai, Japan (Série Anonymous Gods), 2014
II. Amitabha Bouddha, Ushiku, Ibaraki Prefecture, Japan (Série Anonymous Gods), 2014
III. Sphynx, Luxor, Las Vegas, Nevada, USA (Série Anonymous Gods), 2014
IV. Lady Liberty, Vendenheim, Alsace, France (Série Anonymous Gods), 2014
V. Murugan, Sao Francisco, Canindé, Ceara, Brasil (Série Anonymous Gods), 2014
40 x 22,25 cm
Impressions pigmentaires sous diasec
Captures d’écran
Courtesy Picture : Google Street View. Courtesy of Marion Balac
La série réalisée par Marion Balac réunit plusieurs photographies de statues religieuses ou commerciales qui ont été floutées par erreur par l’algorithme de Google Street View. Lorsqu’elle décide de voyager virtuellement grâce à Google Street View, Marion Balac est fascinée par l’image du Sphinx de l’hotel Luxor à Las Vegas. Sur cette image, on ne distingue plus le sphinx de Las Vegas de l’original, le Grand Sphinx de Gaza. Ainsi son projet interroge deux thèmes majeurs de notre société, l’intimité et la religion depuis le point de vue unique d’un robot. L’algorithme traite chaque visage humain comme une data en ignorant son importance culturelle, sociale, ou religieuse. Elle montre que Google n’est pas infaillible et peut être trompé. Cette série photographique porte en elle les limites de la protection de l’intimité car flouter ces statues iconique n’a aucun effet, on peut tout de même les reconnaitre. Si il tente de protéger nos droits civils et nos croyances religieuses il ne fait cependant pas de différence entre les visages humains anonymes, les visages de personnes célèbres ou les visages de divinités, tous sont floutés comme si ils avaient besoin de la même intimité. Dans le Las Vegas de Google Street View, le Sphinx a troqué son flamboyant masque de Touthankhamon contre le visage érodé de son modèle égyptien. « Si l’une de nos images contient un visage identifiable […], notre technologie floute automatiquement ces éléments pour empêcher toute identification de la personne ». Floutés par Google, tous les visages se valent. Ainsi ces grandes statues – religieuses ou commerciales – se dissimulent-elles de ceux qui les regardent, unilatéralement, depuis leur fauteuil.
L’artiste
Marion Balac est une artiste originaire du sud de la France qui vit et travaille à Paris. Après des études de cinéma, elle passe trois ans dans les pays de l’Est. Elle y organise des ateliers de peinture pour les enfants dans des écoles, des hôpitaux, des centres de réfugiés ainsi que dans des orphelinats. Elle entre ensuite à l’école des Beaux-Arts de Lyon. Etudiante, elle fait de l’édition de vidéo et ouvre un blog sur le dessin. Elle commence à éditer ses propres ouvrages ainsi que des posters et participe à quelques foires d’édition. Son univers tourne généralement autour des thèmes de la jungle, des animaux, des végétaux, de la vie sauvage. Il n’y a pas de composition pré établie, l’artiste réalise ses œuvres par intuition et cela se traduit par des espaces saturés et par des formes imprévisibles que prennent ses dessins, ce qui les rend énigmatiques. L’artiste a réalisé récemment une série de photographies d’objets du quotidien ainsi qu’un projet, Anonymous God portant sur le floutage des statues religieuses ou commerciales par Google Street View. Une exposition personnelle a été réalisée à la galerie Le Toutou Chic à Metz début 2015 puis elle a participé à une exposition collective à l’Abbaye d’Annecy-le-Vieux. Elle obtient notamment la bourse de la Casa Velázquez qui lui permet de partir en résidence à l’Académie de France à Madrid durant deux mois (Juin et Juillet 2015).