SELMA LEPART

Les œuvres

Manipuler la chance

2014
Quatre tirages numériques, 35×50 cm

Ready-Made informatique, Manipuler la chance dans sa première étape ,a été obtenu en récupérant des fichiers informatiques endommagés au cours des diverses manipulations que la machine effectue en interne. Un ordinateur (et par extension, un programme, un robot, etc.) doit suivre des instructions pour fonctionner, ce qui le rend intégralement prédictible. Le fichier abîmé survit comme l’expression d’une défaillance, d’une brèche dans la mémoire numériquement ordinairement sûre – il est donc l’occasion pour la machine d’exprimer une impensable individualité sous la forme d’un rendu visuel inventé de toute pièce. La deuxième étape de Manipuler la chance reprend les mêmes fichiers informatiques, ouverts selon une technique différente – et chaque nouvelle lecture de ces fichiers créera une interprétation différente de la machine, un rendu inédit, une réinvention complète. L’absolue clarté du code devient toute relative, la machine, lorsqu’elle se parle à elle-même, semble capable d’inventer des marges, des images fantômes, des rêves de pixels – l’ébauche d’une conscience formelle (ses propres gravures rupestres).

L’artiste

Selma Lepart est une artiste plasticienne, diplômée de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Son travail est interdisciplinaire : dessin, multimédia, sculpture, création vidéo… Elle utilise pour ses créations des matériaux ou des techniques issues de l’informatique, de la physique et de la chimie (les ferrofluides pour les créations Mercure Noir et Esquive) ou encore les nanotechnologies (Re-gard, Rosée). Elle collabore régulièrement avec plusieurs laboratoires Montpelliérains : le LIRMM (Laboratoire d’Informatique, de Robotique et de Microélectronique de Montpellier) le LUPM (Laboratoire Univers et Particules de Montpellier), l’ICG (Institut Charles GERHARDT ) et l’IES (Institut d’Électronique du Sud). Elle a pu bénéficier ces dernières années de temps de travail au sein même de l’Université des Sciences de Montpellier II où un atelier était à sa disposition. Elle a donc pu associer et confronter sa pratique artistique à celle de chercheurs et d’étudiants souvent très attentifs au regard qu’elle pouvait porter sur l’objet de leurs recherches. Ce contexte lui a permis de réaliser notamment les créations Mercure Noir et Esquive présentées dans différents contextes en France (Fondation Vasarely, Année de la chimie – CCSTI Espace Mendès-France à Poitiers, Exposition Immersions Digitales, société Accenture à Paris, festival Ososphère à Strasbourg, OBORO à Montréal…). Parallèlement elle est co-organisatrice du Living Room, espace de création contemporaine à Montpellier, qui a pour objectif principal d’accueillir des artistes plasticiens pour des résidences d’expérimentation et depuis fin 2013 elle est également intervenante et co-organisatrice d’un nouvel axe de recherche « Arts et Sciences » aux Beaux-Arts de Montpellier.