BARNABÉ MOINARD

Les œuvres

Reconstruction

2015
50 x 40 cm
Tirages jet d’encre
Courtesy Barnabé Moinard
Edition 1/5

 

Camille #1

2015
50 x 50 cm
Tirages jet d’encre
Courtesy Barnabé Moinard
Edition 1/5

L

2015
50 x 70 cm
Tirages jet d’encre
Courtesy Barnabé Moinard
Edition 1/5

L’imagerie numérique, du smartphone au drone de combat, est devenue indépendante de l’œil humain. Le numérique peut créer une image de la même façon qu’il peut la lire voire même – parfois pour le pire – l’interpréter. La question de l’image opératoire dont a parlé mieux que quiconque Harun Farocki est au cœur de ce travail qui a vu le jour suite à un workshop à l’ENSP d’Arles. Ces images sont des détournements technologiques. Un programme inspiré des moyens de reconnaissance lit et interprète une image donnée (couleurs, formes et lignes). Or, il n’y a rien à savoir dans ces images, il est vain d’y chercher des informations. De plus le résultat est souvent erroné ou du moins inutile. Mais tant pis, puisque s’ouvre alors un champ intriguant qui voit l’objectivité de la machine rencontrer la subjectivité de la création, l’espace se modifier, la figuration devenir géométrie. L’art en quête de nouvelles formes s’empare de la technologie, la remet en question et la transforme. Ces œuvres sont issues d’un projet récent actuellement en cours. Commencé début 2015 au cours d’un workshop sur les images opératoires à l’ENSP d’Arles, ce projet était à l’origine une série d’expérimentation à partir d’un logiciel de reconnaissance. Petit à petit il s’est avéré que les résultats entraient en résonnance avec des travaux de collages que l’artiste mène en parallèle. Ce projet rejoint l’intérêt qu’elle porte à l’abstraction et au formalisme. Chaque manipulation entraine des formes inattendues qui alimentent indirectement mon inspiration et ma vision des choses. Dans ma « jeune » carrière, ces travaux incarnent un champ de recherche parmi d’autres – mais comme tous les autres – il est motivé par l’expérimentation et la recherche de nouvelles formes visuelles. Faire intervenir le numérique dans un processus de création renoue avec des projets plus anciens réalisés en lien avec l’IRCAM à Paris. Ces projets portaient sur la création d’outils dédiés à l’éducation musicale ainsi qu’à la performance d‘œuvres via des programmes etc.

L’artiste

Barnabé Moinard est un artiste français né en 1990. Il vit et travaille entre Arles et Paris. Diplômé d’histoire de l’art à la Sorbonne, il intègre ensuite l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles dont il poursuit actuellement la dernière année du cursus. Selon Banarbé Moinard, la grande force de l’art numérique est très clairement celle de la possibilité de dialogue entre l’œuvre et le visiteur. En interrogeant la technologie par l’art, Barnabé Moinard assure permettre de mieux se rendre compte des enjeux et des problématiques que celle-ci implique. Lorsqu’il travaille, il essaye de suivre son travail là où il l’emmène jusqu’à le faire dérailler en quelque sorte. Il s’agit pour lui d’être en permanence à la limite. Il aime chercher à dérouter le regard, à ne pas donner ce qui est attendu.