PO SIM SAMBATH

L’œuvre

Les Muristes

2016
Caisson lumineux, sculpture
169 x 149 x 44 cm, 57 x 7 x 7 cm
Pièces uniques
Courtoisie de l’artiste

L’installation met en situation une sculpture dans un espace public reconstitué et fictif, une sculpture générée par un scanner 3D. Le titre du projet Les Muristes transpose en français l’argot algérien « hittistes », désignant ceux qui sont au chômage et « tiennent » les murs (hitt en arabe dialectal). La présence antérieure « des muristes » avec leur attitude publique et désœuvrée dans l’espace urbain a permis, sans susciter de soupçons, de dresser le décor favorable à l’arrivée des «métiers» du deal. Le projet traite de l’attente dans l’espace public, et du phénomène de l’anonymisation des jeunes de banlieue. Le dealer est caractérisé par un geste, celui d’une transaction, extrêmement fugace. En dehors de ce geste d’échange, pratiquement rien ne distingue un dealer à capuche d’un autre jeune de son quartier. L’installation rend visible le geste normalement inapparent de la transaction, en attribuant à la sculpture un impossible statut public. En montrant le geste particulier et précis d’un dealer comme s’il eût été arrêté à un instant T, ces images de synthèse approchent ainsi une réalité à la fois visible et invisible depuis l’espace urbain tout en soulevant la question politique que poserait l’existence d’une telle sculpture dans l’espace public.  « Le muriste » étant toujours appuyé ou assis sur un élément de mobilier urbain, le projet intègre ces postures pour questionner le design urbain, et le détourner de son usage initial : en faisant d’un mobilier urbain un socle de statue.  Cette sculpture est le premier volet du projet. Deux autres volets, fondés sur l’ambiguïté de cette présence/absence de jeunes hommes dans l’espace public, sont en cours. Ils ne recourront pas aux gestes.

Bientôt disponible sur ArtJaws

L’artiste

Po Sim Sambath travaille dans les territoires en marge, en documentant les usages des groupes qui les investissent. Elle présente régulièrement ses travaux lors d’expositions collectives notamment à Mains d’Oeuvres, à Synesthésie, ou à la Bibliothèque nationale de France.