ENORA DENIS

L’œuvre 

Game Girl

2013
105 x 70 m
Dibond
Impression sur dibond
Courtesy Enora Denis

En détournant le nom de la célèbre console Game Boy, Game Girl elle dénonce l’invisibilité des femmes dans le monde de l’industrie des jeux vidéo — qu’il s’agisse des joueuses ou de la conception des jeux eux-mêmes —, le sexisme, voir la violence dont les femmes sont victimes. Une étude publiée par le Internet Advertising Bureau révèle pourtant que 52 % des gamers sont des femmes.

L’artiste

Née en 1984 à Ploërmel, vit et travaille à Paris.

Le travail d’Énora Denis traite de la représentation et de la représentativité des corps dans la société contemporaine en se focalisant sur trois axes : la mise en scène du politique, la mise en image du sexisme, la scénographie des objets au quotidien. Pour produire ses œuvres, à l’ironie sage et sérieuse, Énora Denis manipule images et objets trouvés. Elle les détourne et s’approprie leurs codes pour dévoiler le mécanisme des pouvoirs et les rituels sans lesquels ils ne s’exprimeraient pas. Elle interroge ainsi notre statut de producteur et de consommateur permanent dans la société du tout média. Nourrie par les imaginaires issus de cette pop culture numérique et souhaitant questionner la construction et la circulation des images, Énora Denis utilise des techniques désormais démocratisées (collages numériques, archivage d’images, vidéo, dessin). Les supports qu’elle choisit – qu’ils soient physiques (papiers-peints, cartes postales, posters) ou numériques (Tumblr, animations, etc) –, laissent transparaître la théâtralisation des identités et des objets à l’ère médiatique. Énora Denis a également cofondé la revue Nichons-nous dans l’Internet. Son travail a été exposé lors du 60e Salon de Montrouge (sélection 2015)

— Stéphanie Vidal