JULIETTE GOIFFON & CHARLES BEAUTÉ

L’œuvre 

Top 100

2015
100 plaques de 22 x 30 cm
Laiton
Gravure sur laiton poli

 

Successivement en 1972 et en 1973, les plaques de Pioneer, deux plaques en or, sont gravées d’un résumé dessiné de l’humanité et envoyées dans l’espace : un témoignage de l’existence de la Terre et des Hommes pour de potentiels êtres extraterrestres. Ce fait historique alimente l’élaboration de Top 100, série de gravures des cents sites Internet les plus visités dans le monde en 2015. Cette pièce répond à l’évolution continue et précipitée d’Internet en choisissant d’en fixer dans le temps un moment bien précis. Entre la trouvaille archéologique et l’objet du futur, les cent plaques gravées qui constituent le Top 100 oscillent entre différentes temporalités. Future trace du passé, ce classement figuré se pose comme témoin, trace physique de l’existence d’Internet, et de son état en 2015. Mais aujourd’hui, le Top 100 se fait aussi révélateur de faits sociétaux, démographiques, sociologiques, et déborde très largement du simple portrait d’Internet et des géants qui le composent.

Les artistes

Charles Beauté est né en 1985. Il est diplômé des arts-décoratifs de Strasbourg. Juliette Goiffon est née en 1987. Elle est diplômée des arts-décoratifs de Strasbourg et des beaux-arts de Paris. Ils vivent et travaillent à Montreuil. Juliette Goiffon et Charles Beauté mènent conjointement des activités de recherche, d’installation et d’édition. La logique d’accélération propre à notre société, produisant des phénomènes d’apparition et de disparition des objets, d’un jeu entre imaginaire, faux-semblant et expérimentation scientifique, ils cherchent à pointer les zones grises. Ils travaillent en France et collaborent avec les Commissaires anonymes et la galerie Eva Meyer à Paris. Menant conjointement des activités d’exploration, de recherches, d’expérimentation, de documentation, et de graphisme, ils mêlent technologie de pointe et profonds archaïsmes, en adoptant une approche poétique, à travers des gestes volontairement absurdes, consciemment désespérés : des tentatives. Leur art prône une résistance face aux systèmes qui relèguent l’artiste à l’unique fonction de « concepteur d’œuvres », l’artiste peut faire tous les métiers qu’il veut et ils aiment à entretenir ce genre de fiction. Leur collaboration artistique n’est pas fondée sur une méthode précise, ils sont complémentaires, chacun a sa façon de penser et de travailler avec des références extrêmement différentes. Une grande partie de leurs sources viennent d’Internet car c’est surtout l’aspect générationnel qui les intéresse et qu’ils appliquent à leur travail. L’innovation des outils et le libre partage d’informations font d’Internet un des enjeux centraux de leur travail. Ils puisent également leur inspiration dans des œuvres, des livres mais également des forums de discussion. Révélant les complexités de notre société à l’ère de sa dématérialisation, tous deux collaborent depuis plusieurs année à la confrontation du papier et des données virtuelles, de la matière physique et du numérique. Ainsi leurs œuvres physiques vont à la recherche de failles technologiques et artistique. Ils tentent dans un geste désespéré et conscient de graver dans le marbre les impulsions électriques avant même leur diffusion. Ils seront exposés en Janvier 2016 à la galerie Thaddeaus Ropac à Paris Pantin. Ainsi qu’en Mars 2016 pour un solo-show à la galerie Eva Meyer à Paris et en août 2016 lors d’un solo-show au Centre d’art contemporain La Halle des Bouches, à Vienne.